Le transport Maritime

Le transport maritime

Parallèlement aux fouilles archéologiques terrestres se déploient sur le territoire agathois après 1950, des groupes de plongée sous-marine qui vont contribuer à élaboration d'une cartographie des sites immergés.

André Bouscaras fut le précurseur, il est suivi par D.Fonquerle qui fonde le G.R.A.S.P.A. Nous devons la découverte de l'Ephèbe à J. Fanjaud, celle de l'aile à P. Barbance, le trépied étrusque à J.Enjalbert, un dolium à M.Souques, des balances à A. Cramer et G.Algarra, deux statues en bronze et un emblema de mosaïque à N. Figurolles et de nombreux objets a beaucoup d'autres plongeurs.
Ainsi, l'étude des sites en mer, du fleuves, de l'étang de Thau et des épaves antiques, conduite sous la tutelle scientifique du DRASSM, a permis la connaissance des cargaisons et des architectures navales mettant en évidence les différentes techniques de construction des bateaux, contribuant ainsi à la compréhension du trafic maritime antique sur nos côtes. Généralement le fret transporté représentait des cargaisons multiples, faites de produits transportés dans des matériaux périssables : sacs, cuir, vannerie, bois ou même chargement en vrac comme le blé ou autres céréales. Mais les amphores constituent le conteneur le plus utilisé pour le vin, l'huile, le garum, mais aussi pour le miel, la résine, les olives et les fruits secs.

Au début de la conquête romaine, les amphores provenaient de l'ensemble de la péninsule italique, elles faisaient suite aux importations d'amphores gréco-italiques, attestant ainsi des multiples transports originaires de toutes ses régions. Il est important de noter que par décret du sénat romain les régions gauloises ne pouvaient cultiver de la vigne. Ceci explique l'importance des amphores italiques de type Dressel I dans nos collections du musée qui présente également une importante typologie des amphores grecques, italiques, africaines, ibériques et gauloises.

La richesse du trafic commercial antique laisse une très large part au transport d'œuvres d'art qui faisaient également partie des cargaisons. Dans ce cadre, à partir de la période Hellénistique, la notion de valeur correspondait surtout aux modes et engouements pour les sculptures et autres objets d'art. Autour du 1er siècle on va multiplier les commandes qui devaient transiter par bateaux avant d'atteindre leurs riches commanditaires.

Les principales collections archéologiques de la région agathoise sont présentées dans le musée de l'Ephèbe. Crée en 1984 autour d'une ferme du XVIIIe siècle, au pied du mont Saint-Loup, le musée domine la mer, bien intégré dans une pinède séculaire au Nord du port de plaisance du Cap d'Agde. Le premier parcours muséographique permettait aux salles d'exposition de contourner un jardin central de type méditerranéen, véritable inspiration des maisons pompéiennes. Afin de pouvoir accueillir la célèbre statue de l'Ephèbe (l'Alexandre d'Agde), le Ministère de la Culture va imposer à la structure certaines normes de sécurité et la nomination d'un conservateur dès janvier 1985, afin de travailler au plus vite sur l'inventaire et le programme scientifique des collections d'archéologie sous-marines déposées par l'Etat auprès de la ville d'Agde.

Au fil de ses vingt années d'existence, le musée n'a jamais cessé de s'enrichir, notamment grâce aux découvertes exceptionnelles de certains plongeurs locaux. Aujourd'hui la structure agrandie se développe sur quatre départements qui retracent une activité humaine de près de 3000 ans.